dimanche, octobre 22, 2006

Victor HUGO




Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon, mort le 22 mai 1885 à Paris, est le plus important des auteurs romantiques de langue française.
Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la chambre des pairs, correspondance abondante.


Sommaire[masquer]
1 Biographie
1.1 Enfance et jeunesse
1.2 Le jeune écrivain
1.3 L'exil
1.4 Le retour en France
2 Une œuvre monumentale
2.1 Le romancier
2.1.1 Un romancier inclassable
2.1.2 Une œuvre de combat
2.2 Le dramaturge
2.3 Le poète
2.3.1 Vers de jeunesse
2.3.2 La première maturité
2.3.3 L'exil
2.3.4 Une place à part dans son siècle
2.4 Le témoin voyageur
3 Sa pensée politique
3.1 Politique intérieure
3.2 La peine de mort
3.3 La Commune
3.4 La question sociale
3.5 Discours
3.6 La paix par le commerce
3.7 États-Unis d'Europe
4 Hugo et ses contemporains
4.1 Le temps des rivaux
4.2 La statue du commandeur
5 Les dessins de Victor Hugo
6 Adaptations
6.1 Cinéma
6.2 Télévision
6.3 Opéra
6.4 Comédies musicales
6.5 Films d'animation
7 L'œuvre
7.1 Théâtre
7.2 Romans
7.3 Poésies
7.4 Autres textes
8 À lire
8.1 Bibliographie
8.2 Œuvres complètes, éditions de référence
8.3 Sur l'homme
8.4 Sur le dessinateur
9 Hommages
10 Notes
10.1 Article connexe
10.2 Liens externes
10.2.1 Liens généralistes
10.2.2 Liens thématiques
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Biographie [modifier]

Enfance et jeunesse [modifier]
Il est né à Besançon le 26 février 1802, mais passe son enfance à Paris. Il est le dernier des trois fils de Sophie Trébuchet (17721821) et de Joseph Léopold Sigisbert Hugo (17731828). Ses grands frères étaient Abel Joseph Hugo (17981855) et Eugène Hugo (18001837). De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite de son père, général de Napoléon, marqueront ses premières années. Vers 1813, il s’installe à Paris avec sa mère qui s’est séparée de son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'empire Victor Fanneau de la Horie. Elle dispense à son fils une éducation assez libre avec l'aide de Fanneau de la Horie, son parrain et précepteur, qui accorde une grande place à toutes les formes de lecture. Âgé de quatorze ans à peine, Victor, en juillet 1816, note sur un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien »[1] Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses.
Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde en 1819 une revue, le Conservateur littéraire, qui attire déjà l'attention sur son talent. La même année, il remporte le concours de l'Académie des Jeux floraux (voir Clémence Isaure). Deux fois lauréat (1819 et 1820), également primé par l’académie, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles il a un goût marqué (il suit les cours des classes préparatoires), et embrasse la carrière littéraire. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans et ses études au lycée Louis-le-Grand lui permettent de faire connaître rapidement cet ouvrage. Il participe aux réunions du Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal, berceau du Romantisme, qui auront une grande influence sur son développement. Dès cette époque, Hugo est tout à la fois poète, romancier, dramaturge et même journaliste : Hugo entreprend tout et réussit beaucoup.

Le jeune écrivain [modifier]

Victor Hugo jeune homme
C’est avec Cromwell, publié en 1827, qu’il fera éclat. Dans la préface de ce drame, il s’oppose aux conventions classiques, en particulier à l’unité de temps et à l’unité de lieu. Il met véritablement en pratique ses théories dans la pièce Hernani. Cette œuvre est la cause d’un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes, ces derniers, au premier rang desquels Théophile Gautier, s’enthousiasmant pour cette œuvre romantique — combat qui restera dans l’histoire de la littérature sous le nom de « bataille d’Hernani. » Dès lors, la production d’Hugo ne connaît plus de limites : romans (Notre-Dame de Paris, 1831) ; poésie (Les Chants du crépuscule, 1835) ; théâtre (Ruy Blas, 1838).
De 1826 à 1837, il séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres, propriété de Bertin l'Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours, il y rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer et rédige des recueils de poésie dont le célèbre ouvrage des Feuilles d'automne.
Il épouse, le 12 octobre 1822, Adèle Foucher qui lui donne plusieurs enfants :
Léopold (16 juillet 1823–10 octobre 1823)
Léopoldine (28 août 1824–4 septembre 1843)
Charles (4 novembre 1826–13 mars 1871)
François–Victor (28 octobre 1828–26 décembre 1873)
Adèle Hugo (24 août 1830–21 avril 1915), la seule qui survivra à son illustre père mais dont l'état mental, très tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison de santé.
Il aura, jusqu’à un âge avancé, de nombreuses maîtresses. La plus célèbre sera Juliette Drouet, actrice rencontrée en 1833, qui lui consacrera sa vie et le sauvera de l’emprisonnement lors du coup d’état de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble l'anniversaire de leur rencontre et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le « Livre de l’anniversaire »[2]
Hugo accède à l’Académie française en 1841.
En 1843, Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo sera terriblement affecté par cette mort qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations — notamment, son célèbre « Demain, dès l'aube... »

L'exil [modifier]

Un des lieux de séjour pendant l'exil. Maison dite Le Pigeon, à Bruxelles
Élevé par sa mère vendéenne dans l’esprit du royalisme, il se laisse peu à peu convaincre de l’intérêt de la démocratie (« J’ai grandi », écrit-il dans un poème [3] où il s’en justifie). Son idée est que « là où la connaissance n’est que chez un homme, la monarchie s’impose. Là où elle est dans un groupe d’hommes, elle doit faire place à l’aristocratie. Et quand tous ont accès aux lumières du savoir, alors le temps est venu de la démocratie ». Devenu partisan d’une démocratie libérale et humanitaire, il est élu député de la Deuxième République en 1848, et soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte élu Président de la République en décembre, avec qui il rompt en 1849, le Président n'ayant pas répondu favorablement aux ambitions ministérielles de l'écrivain. Hugo s’exile après le coup d'État du 2 décembre 1851 qu’il condamne vigoureusement pour des raisons morales (Histoire d'un crime). Sous le Second Empire, opposé à Napoléon III, il vit en exil à Bruxelles, puis à Jersey et enfin à Guernesey. Il fait partie des quelques proscrits qui refusent l’amnistie[4] décidée quelque temps après (« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là » [5]). Pendant ces années difficiles, il publiera notamment Les Châtiments (1853), œuvre en vers qui prend pour cible le Second Empire ; Les Contemplations, poésies (1856) ; La Légende des Siècles (1859), ainsi que Les Misérables, roman (1862). Le souvenir douloureux de Léopoldine — ainsi que sa curiosité — le pousse à tenter à Jersey, d’étranges expériences de spiritisme consignées dans Les Tables tournantes de Jersey.
Pendant les années 1860, il traverse plusieurs fois le Grand-Duché de Luxembourg comme touriste, alors qu'il se rend sur le Rhin allemand (1862, 1863, 1864, 1865). En 1871, après la Commune de Paris, tandis qu'il est expulsé de Belgique pour y avoir offert asile aux communards poursuivis dans la capitale française, il trouve refuge pendant trois mois et demi dans le Grand-Duché (1er juin–23 septembre). Il séjourne successivement à Luxembourg, à Vianden (deux mois et demi), à Diekirch et à Mondorf, où il suit une cure thermale.

Le retour en France [modifier]

Hugo sur son lit de mort par Nadar

L'enterrement de Victor Hugo
Après la chute du Second Empire consécutive à la guerre franco-prussienne de 1870, c’est l’avènement de la Troisième République : Hugo peut enfin rentrer après vingt années d’exil. Jusqu'à sa mort, en 1885, il restera une des figures tutélaires de la république retrouvée — en même temps qu'une référence littéraire incontestée.Il décède le 22 mai 1885. Conformément à ses dernières volontés[6], c'est dans le « corbillard des pauvres » qu'a lieu la cérémonie. Il est d'abord question du Père Lachaise mais le premier juin il sera finalement conduit au Panthéon, la jeune Troisième République profitant de cet événement[7] pour retransformer l'église Sainte-Geneviève en Panthéon. On considère que trois millions de personnes se sont déplacées alors pour lui rendre un dernier hommage.

Une œuvre monumentale [modifier]
L'ensemble de ce qui a survécu des écrits de Victor Hugo (plusieurs lettres personnelles ont été volontairement détruites par ses exécuteurs testamentaires Paul Meurice et Auguste Vacquerie) a été publié chez Jean-Jacques Pauvert et représente presque quarante millions de caractères !
« L’ensemble de mon œuvre fera un jour un tout indivisible. [...] Un livre multiple résumant un siècle, voilà ce que je laisserai derrière moi [...]. » (Lettre du 9 décembre 1859)
À travers ces mots, on devine une volonté farouche de pratiquer tous les genres : roman, poésie, théâtre, essai, etc. — autant qu’une passion du Verbe, à condition toutefois que ce dernier soit ancré dans l’Histoire. Par conséquent, distinguer la fiction proprement dite de l’engagement politique est, chez Hugo plus que chez tout autre écrivain, une gageure.

Le romancier [modifier]

Un romancier inclassable [modifier]
Hugo a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L’œuvre romanesque a traversé tous les âges de l’écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps sans jamais se confondre totalement avec aucun. En effet, on trouve toujours chez Hugo une volonté de parodie et de décalage : Han d'Islande en 1823, Bug-Jargal publié en 1826, Notre-Dame de Paris en 1831 ressemblent aux romans historiques en vogue au début du XIXe siècle mais n’en sont pas vraiment ; c'est que Hugo n’est certainement pas Walter Scott ; chez lui en effet, les temps modernes pointent toujours derrière l’Histoire.
Le Dernier Jour d'un condamné en 1829 et Claude Gueux en 1834 ne sont pas plus aisés à définir. Ce sont des romans à la fois historiques et sociaux qui sont, surtout, engagés dans un combat — l’abolition de la peine de mort — qui dépasse de loin le cadre de la fiction. On pourrait en dire autant des Misérables qui paraît en 1862, en pleine période réaliste, mais qui lui emprunte peu de caractéristiques. Ce succès populaire phénoménal embarrassera d'ailleurs la critique car il louvoie constamment entre mélodrame populaire, tableau réaliste et essai didactique…

Cosette, illustration pour Les Misérables par Émile Bayard
De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l’esthétique romantique du début du siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante.
Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize — l'ultime roman — signe la concrétisation romanesque d’un vieux thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience littéraire, politique, sociale et morale du dix-neuvième siècle.

Une œuvre de combat [modifier]
Le roman hugolien n’est pas un « divertissement » : il est — presque toujours — au service du débat d’idées. On l’a vu avec les romans abolitionnistes de sa jeunesse, on le voit encore dans sa maturité, à travers de nombreuses, et parfois envahissantes, digressions sur la misère matérielle et morale, dans Les Misérables. Ses héros sont, comme les héros de tragédie (le dramaturge n’est pas loin), aux prises avec les contraintes extérieures et une implacable fatalité tantôt imputable à la société (Jean Valjean ; Claude Gueux ; le héros du Dernier jour d’un condamné), tantôt à l’Histoire (Quatrevingt-treize) ou bien à leur naissance (Quasimodo). C’est que le goût de l’épopée, des hommes aux prises avec les forces de la Nature, de la Société, de la fatalité, n’a jamais quitté Hugo ; l’écrivain a toujours trouvé son public sans jamais céder aux caprices de la mode : qui s’étonnera qu’il ait pu devenir un classique de son vivant ?

Le dramaturge [modifier]
À vingt-six ans, dans la célèbre préface de Cromwell, Victor Hugo jette les bases d’un genre nouveau : le drame romantique. Dans ce texte, le jeune homme ambitieux remet en cause les règles bien établies du théâtre classique, et introduit les thèmes romantiques sur la scène : multiplication des personnages, des lieux, mélange des registres — le vulgaire et le recherché, le sublime et le grotesque – et met ainsi davantage de vie dans un théâtre trop compassé. Revers de la médaille : Cromwell, pièce aux 6000 vers et aux innombrables personnages n’est pas jouée — « injouable » disent certains…
C’est grâce à Hernani que le dramaturge accède véritablement, en 1830, à la célébrité et prend une place déterminante parmi les modernes. Les années suivantes, Hugo se heurtera aux difficultés matérielles (scène à l’italienne, peu propice aux spectacles d’envergure) et humaines (réticences des Comédiens Français devant les audaces de ses drames). Il alternera triomphes (Lucrèce Borgia) et échecs (Le Roi s’amuse), avant de décider, avec Alexandre Dumas, de créer une salle dédiée au drame romantique : ce sera le Théâtre de la Renaissance où il fera donner, en 1838, Ruy Blas.
En 1843, l’échec des Burgraves l’affecte durement. Hugo désespère de parvenir à un théâtre à la fois exigeant et populaire. Le dramaturge, frappé en outre par le deuil (Léopoldine meurt cette même année), délaisse la scène.
Victor Hugo marquera son retour au théâtre avec l'écriture, à partir de 1866, de plusieurs pièces, dont la série du Théâtre en liberté.

Le poète [modifier]

Vers de jeunesse [modifier]
À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le jeune écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l’Histoire, la religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).
En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production poétique antérieure. Fresques historiques, évocation de l’enfance ; la forme est encore convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec le mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les prémisses d’une évolution qui durera toute sa vie : le catholique fervent s’y montre peu à peu plus tolérant, son monarchisme qui se fait moins rigide et accorde une place importante à la toute récente épopée napoléonienne ; de plus, loin d’esquiver son double héritage paternel (napoléonien) et maternel (royaliste), le poète s’y confronte, et s’applique à mettre en scène les contraires (la fameuse antithèse hugolienne !) pour mieux les dépasser :
« Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères,Différents par leur sort, semblables en leurs vœux,Trouvent un but pareil par des routes contraires. »[8]
Puis Hugo s’éloigne dans son œuvre des préoccupations politiques immédiates auxquelles il préfère — un temps — l’art pour l’art. Il se lance dans les Orientales (l’Orient est un thème en vogue) en 1829, (l’année du Dernier jour d’un condamné).

La Grèce sur les ruines de Missolonghi, Eugène Delacroix, 1827
Le succès est important, sa renommée de poète romantique assurée et surtout, son style s’affirme nettement tandis qu’il met en scène la guerre d'indépendance de la Grèce (l’exemplarité de ces peuples qui se débarrassent de leurs rois n’est pas innocente du contexte politique français) qui inspirera également Lord Byron ou Delacroix.

La première maturité [modifier]
Dès les Feuilles d’automne (1831), les Chants du crépuscule (1835) Les Voix intérieures (1837), jusqu’au recueil les Rayons et les ombres (1840), se dessinent les thèmes majeurs d’une poésie encore lyrique — le poète est une « âme aux mille voix » qui s’adresse à la femme, à Dieu, aux amis, à la Nature et enfin (avec les Chants du crépuscule) aux puissants qui sont comptables des injustices de ce monde.
Ces poésies touchent le public parce qu’elles abordent avec une apparente simplicité des thèmes familiers ; pourtant, Hugo ne peut résister à son goût pour l’épique et le grand si bien que, dès le premier vers des Feuilles d'automne, on peut lire le fameux :
« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait SparteDéjà Napoléon perçait sous Bonaparte »
On le voit, Hugo s’applique d’emblée à ancrer le poète dans l’Histoire. Il ne l’en fera jamais sortir, tout au long de son œuvre.

L'exil [modifier]
À partir de l'exil commence une période de création littéraire qui se caractérise par sa richesse, son originalité et par sa puissance. C'est alors que naîtront certains des plus fameux poèmes de la langue française (l'Expiation dans les Châtiments, Booz endormi dans la Légende des siècles, pour ne citer que ces deux exemples).

Victor Hugo à Jersey
Les Châtiments sont des vers de combat qui ont pour mission, en 1853, de rendre public le "crime" du « misérable » Napoléon III : le coup d'État du deux décembre. Prophète des malheurs qui attendent Napoléon III, exécuteur du neveu honni, Hugo s’y fait cruel, satirique, voire grossier pour châtier "le criminel". Mais Hugo se fait aussi poète de temps meilleurs comme par exemple dans Stella ; le poète prend alors des tons quasiment religieux. Quant à la "forme" des Châtiments, elle est d'une extrême richesse puisque Hugo recourt aussi bien à la fable, qu'à l'épopée, à la chanson ou à l'élégie, etc.
Quelques années plus tard, Hugo déclare, à propos des Contemplations qui paraissent en 1856 : « Qu’est-ce que les Contemplations ? — Les mémoires d’une âme » [9] Apothéose lyrique, marquée par l’exil à Guernesey et la mort (cf. Pauca Meae) de la fille adorée : exil affectif, exil politique : Hugo part à la découverte solitaire du moi et de l’univers. Le poète, tout comme dans les Châtiments, se fait même prophète, voix de l’au-delà, voyant des secrets de la vie après la mort et qui tente de percer les secrets des desseins divins. Mais, dans le même temps, les Contemplations, au lyrisme amoureux et sensuel, contient certains des plus célèbres poèmes inspirés par Juliette Drouet. Les Contemplations : œuvre multiforme donc comme il convient aux « mémoires d’une âme ».
Enfin (peut-on dire enfin en parlant d’Hugo ?), la Légende des siècles, son chef-d’œuvre, synthétise rien moins que l’histoire du monde en une immense épopée parue en 1859 ; « L’homme montant des ténèbres à l’Idéal »[10], c'est-à-dire la lente et douloureuse ascension de humanité vers le Progrès et la Lumière.

Une place à part dans son siècle [modifier]
Tantôt lyrique, tantôt épique ; combattant infatigable et père vaincu ; tour à tour classique et audacieux, Hugo est tout cela à la fois et davantage : celui qui a profondément ému ses contemporains (qui ne connaît le célébrissime Demain, dès l’aube ?), exaspéré les puissants et inspiré les plus grands poètes de son temps et des temps à venir.

Le témoin voyageur [modifier]
Article détaillé : Victor Hugo en voyage.

Sa pensée politique [modifier]
À partir de 1849, Victor Hugo consacre un tiers de son œuvre à la politique, un tiers à la religion et le dernier à la philosophie humaine et sociale. La pensée de Victor Hugo, complexe et parfois déroutante, refuse toute condamnation des personnes et tout manichéisme, mais n'en est pas moins sévère pour la société de son temps.

Politique intérieure [modifier]

Les représentants représentés, caricature de Victor Hugo par Daumier, 1849, après l'élection de l'écrivain à l'Assemblée constituante
Réformiste, il souhaite changer la société mais pas de société. S'il justifie l'enrichissement, il dénonce violemment le système d'inégalité sociale. Il est contre les riches qui capitalisent leurs gains sans les réinjecter dans la production. L'élite bourgeoise ne le lui pardonnera pas. De même, il s'oppose à la violence si celle-ci s'exerce contre un pouvoir démocratique mais il la justifie (conformément d'ailleurs à la déclaration des droits de l'homme) contre un pouvoir illégitime. C'est ainsi qu'en 1851, il lance un appel aux armes [11] — « Charger son fusil et se tenir prêt » — qui n'est pas entendu. Il maintient cette position jusqu'en 1870. Quand éclate la guerre franco-allemande, Hugo la condamne : guerre de « caprice » [12] et non de liberté. Puis, l'Empire est renversé et la guerre continue, contre la république ; le plaidoyer de Hugo en faveur de la fraternisation reste sans réponse. Alors, le 17 septembre, le patriote prend le pas sur le pacifiste : il publie cette fois un appel à la levée en masse et à la résistance. Les républicains modérés sont horrifiés : pour ceux-ci en effet, mieux vaut Bismarck que les « partageux » ! Le peuple de Paris, quant à lui, se mobilise et l'on s'arrache les Châtiments.

La peine de mort [modifier]
Hugo est un farouche abolitionniste. Dans son enfance, il a assisté à des exécutions capitales et toute sa vie, il luttera contre. Le dernier jour d’un condamné (1829) et Claude Gueux (1834), deux romans de jeunesse, soulignent à la fois la cruauté, l’injustice et l’inefficacité du châtiment suprême. Mais la littérature ne suffit pas, Hugo le sait. Chambre des Pairs, Assemblée, Sénat : Victor Hugo saisira toutes les tribunes pour défendre l’abolition :
« La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. » (Voir la transcription du Discours de Victor Hugo effectué le 15 septembre 1848 devant l'assemblée constituante.)

La Commune [modifier]
En accord avec lui-même, Hugo ne pouvait être communard :
« Ce que représente la Commune est immense, elle pourrait faire de grandes choses, elle n'en fait que des petites. Et des petites choses qui sont des choses odieuses, c'est lamentable. Entendons-nous, je suis un homme de révolution. J'accepte donc les grandes nécessités, à une seule condition : c'est qu'elles soient la confirmation des principes et non leur ébranlement. Toute ma pensée oscille entre ces deux pôles : « civilisation-révolution ». La construction d'une société égalitaire ne saurait découler que d'une recomposition de la société libérale elle-même. »[13]
Pourtant, Victor Hugo défend la grâce du jeune officier protestant devenu Ministre de la guerre de la Commune Louis-Nathaniel Rossel face à Adolphe Thiers. Un jeune homme qu'il estime et juge différent des autres communards. Devant la répression qui s'abat sur les communards, le poète dit son dégoût :
« Des bandits ont tué 64 otages. On réplique en tuant 6 000 prisonniers ! »[14]

La question sociale [modifier]
Dénonçant jusqu'à la fin la ségrégation sociale, Hugo déclare lors de la dernière réunion publique qu'il préside : « La question sociale reste. Elle est terrible, mais elle est simple, c'est la question de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas ! ». Il s'agissait précisément de récolter des fonds pour permettre à 126 délégués ouvriers de se rendre au premier Congrès socialiste de France, à Marseille.

Discours [modifier]

Discours de 1877 pour l'élection de Jules Grévy
Victor Hugo a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours ; la plupart d'entre eux sont regroupés dans Actes et paroles :
contre la misère (Discours sur la misère, 9 juillet 1849) ;
sur la condition féminine (aux obsèques de George Sand, 10 juin 1876) ;
contre l'enseignement religieux et pour l'école laïque et gratuite (Discours à propos du projet de loi sur l’enseignement, 15 janvier 1850 [1], et extraits [2]);
plusieurs plaidoyers contre la peine de mort (Que dit la société ? « Tu ne tueras pas ». Comment le dit-elle ? En tuant !);
plusieurs discours en faveur de la paix (Discours d’ouverture du Congrès de la paix, 21 août 1849);
pour le droit de vote universel ;
sur la défense du littoral.[15]
contre l'invalidation de l'élection de Garibaldi à l'Assemblée nationale en 1871, qui fut à l'origine de sa propre démission (Contre l'invalidation de Garibaldi, Discours à l'Assemblée nationale, 8 mars 1871, Grands moments d'éloquence parlementaire)

La paix par le commerce [modifier]
Il se montre ardent défenseur d'une colonisation humaniste — dont il précise bien qu'elle doit être provisoire et ne pas durer plus que le temps nécessaire — en remplacement des anciennes guerres de conquête. Ainsi le 18 mai 1879, lors d'un banquet célébrant l'abolition de l'esclavage, Victor Hugo prononce un discours en faveur de la colonisation menée par la IIIe République :
« La Méditerranée est un lac de civilisation ; ce n'est certes pas pour rien que la Méditerranée a sur l'un de ses bords le vieil univers et sur l'autre l'univers ignoré, c'est-à-dire d'un côté toute la civilisation et de l'autre toute la barbarie […]. Dieu offre l'Afrique à l'Europe. Prenez-la. Prenez-la, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l'industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et, du même coup, résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires. Allez, faites ! faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez, cultivez, colonisez, multipliez. »[16]
Il ne cesse d'insister sur le fait que le commerce remplacera la guerre, sans néanmoins prévoir comme le constatera amèrement Bernanos que l'on finira par « se disputer la clientèle à coups de canon ». Dans cette vision de l'ordre commercial remplaçant l'ordre militaire, il annonce en germe le philosophe Alain.
Cette vision positive de la mission de l'homme est condensée dans un de ses vers les plus célèbres :
« Collabore avec Dieu. Prévois. Pourvois. Prends soin. »[17]
Rien n'autorise toutefois à supposer qu'Hugo, malgré son enthousiasme pour une colonisation menée par des pionniers idéalistes, n'aurait pas pour autant condamné l'ordre colonialiste bien différent qui surviendrait quelques décennies plus tard. Son combat social et sa défense constante des minorités opprimées (il intervint pour demander la grâce de l'abolitionniste américain John Brown[18]) sont en ce sens très clairs.

États-Unis d'Europe [modifier]
Une espérance qui ne le quitte pas est celle — qui revient souvent dans ses discours et écrits — des futurs États-Unis d'Europe :
« Plus de frontières ! Le Rhin à tous ! Soyons la même République, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! » (Discours à l’Assemblée nationale, 1er mars 1871)
Lorsqu'en août 1876, on réprime férocement les Serbes de Bosnie et les Bulgares qui viennent de se soulever contre l'Empire Ottoman, Hugo écrit un manifeste intitulé Pour la Serbie : « Les crimes sont des crimes parce qu'il n'est pas plus permis à un gouvernement qu'à un individu d'être un assassin, c'est que l'Europe est solidaire. […] Ce qui se passe en Serbie montre la nécessité des États-Unis d'Europe. Qu'aux gouvernements désunis succèdent les peuples unis. »
« Je voudrais signer ma vie par un grand acte, et mourir. Ainsi, la fondation des États-Unis d’Europe. » (Note de 1876–1878)
« Il y a trois jours, le 14 juillet, je plantais dans mon jardin de Hauteville-House le chêne des États-Unis d'Europe » (Note du 17 juillet 1870)
Ses contemporains tiennent cette idée pour absurde et utopique (la France et l'Allemagne, pour ne citer qu'elles, sont jugées ennemies héréditaires et destinées à le rester). Mais Hugo n'est pas dupe : « Utopie, soit. Mais qu'on ne l'oublie pas, quand elles vont au même but que l'humanité […] les utopies d'un siècle sont les faits du siècle suivant. » (Le Rhin)
Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour la voir reprise et admise, et concrétisée par l'euro : le commerce a bien ici remplacé la guerre, comme il l'appelait de ses vœux…

Hugo et ses contemporains [modifier]

Le temps des rivaux [modifier]
Hugo entretient des relations d’estime et d’admiration mutuelles avec Balzac (un peu de méfiance, l’ego des grand créateurs y pourvoit) ou Nerval. Relations d’amitié avec Dumas, son compagnon de romantisme, qui dureront, avec beaucoup de hauts et quelques bas, toute la vie. La rivalité est plus exacerbée avec Lamartine, auquel Hugo ne cesse de proclamer son admiration mais ne lui concède plus, le succès venant, de réelle prééminence artistique.
Devant le talent d’Hugo, son originalité et sa brillante ascension, il est cependant difficile de ne pas s'incliner. De plus, sa grandeur d’âme et son intégrité forcent l’admiration : vingt années d’exil, en partie volontaire, ce n’est pas rien et fait taire bien des détracteurs...

La statue du commandeur [modifier]

Victor Hugo par Rodin
À partir des années d’exil, et plus encore à son retour, Hugo devient une sorte de statue du commandeur : populaire, admiré par ses pairs et craint par les politiques, Victor Hugo est incontournable. Que l’on soit romancier, poète ou dramaturge, on se définit par rapport à lui – pour ou contre cette figure décidément trop imposante...
Hugo, on le voit, a trop de pouvoir pour n’être pas haï par certains. Quant à la politique, les républicains les plus à gauche doutent de sa conversion, tandis que les monarchistes ne pardonnent pas facilement à celui qui a trahi son milieu. Le public, lui, voue déjà un culte au vieil homme et les jeunes poètes continuent de lui envoyer leurs vers – tandis que d'autres se montrent volontiers irrévérencieux...
« Hugo : l’Homme apocalyptique,L’Homme-Ceci-tûra-cela,Meurt, gardenational épique ;Il n’en reste qu’un — celui-là — »– Tristan Corbière, « Un jeune qui s'en va », Les Amours jaunes (1873)
Baudelaire admire éperdument Hugo, mais éprouve parfois de l’irritation devant ce poète qui fait des vers « politiques » : cet agacement traduit la relation ambiguë qui sera celle, au fond, de bien des écrivains de la fin du XIXe. Zola lui reprochera sa tiédeur à l’égard des communards – il ne sera pas le seul – comme d‘autres lui reprocheront au contraire ses positions trop sociales.
Flaubert, s’il admire le romantique de 1830, se méfie du « vieux crocodile » dont il juge les digressions philosophiques, dans les Misérables notamment, indigestes. Baudelaire et Verlaine partagent ce point de vue comme tous ceux qui pensent que l’art et l’engagement politique ne doivent pas être mêlés.
En fin de compte, Hugo est un homme capable d'exaspérer ses admirateurs et d'être admiré de ses ennemis. Quoi de plus naturel pour un maître de l’antithèse...
Même longtemps après sa mort, Hugo continuera, par son œuvre ou son action, de susciter les réactions les plus diverses : exécration de Maurras, admiration de Mauriac qui déclare, en 1952 : « Il commence à peine à être connu. Le voilà au seuil de sa vraie gloire. Son purgatoire est fini. » [19]

Les dessins de Victor Hugo [modifier]

Le rocher de l'Ermitage, 1855, dessin de Victor Hugo
Aux nombreux talents de l'écrivain, il faut ajouter le dessin. L'artiste n’a certes pas éclipsé le poète, mais on continue néanmoins de redécouvrir le travail pictural de Victor Hugo – auquel on a consacré de nombreuses et prestigieuses expositions au cours des vingt dernières années (lors du centenaire de sa mort, en 1985, « Soleil d'Encre » au Petit Palais et « Dessins de Victor Hugo » place des Vosges dans la maison qu'il habita sous la Monarchie de juillet ; mais aussi, plus récemment, à New York, Venise, Bruxelles, ou Madrid).
En bon autodidacte, Hugo n’hésite pas à utiliser les méthodes les plus rustiques ou expérimentales : il mélange à l'encre le café noir, le charbon, la suie de cheminée, peignant du bout de l'allumette ou au moyen des barbes d'une plume.
Ses œuvres sont, en général, de petite taille et il s’en sert tantôt pour illustrer ses écrits (Les Travailleurs de la mer), tantôt pour les envoyer à ses amis pour le jour de l’an ou à d’autres occasions. Cet art, qu'il pratiquera toute sa vie, le divertit.
Au début, ses travaux sont de facture plutôt réaliste ; mais avec l’exil et la confrontation mystique du poète avec la mer, ils acquerront une dimension presque fantastique.
Cette facette du talent d'Hugo n'échappera pas à ses contemporains et lui vaudra les louanges, notamment, de Charles Baudelaire : « Je n'ai pas trouvé chez les exposants du Salon la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor Hugo comme le mystère dans le ciel. Je parle de ses dessins à l'encre de Chine, car il est trop évident qu'en poésie, notre poète est le roi des paysagistes [20]».

Adaptations [modifier]
Les œuvres d'Hugo ont donné lieu à d'innombrables adaptations[21] au cinéma, à la télévision ou au théâtre. Les plus grands acteurs se sont battus pour incarner les héros hugoliens, en tête desquels Jean Valjean, interprété, en France, par Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura ou Gérard Depardieu.
(en) Victor Hugo au cinéma

Cinéma [modifier]
Près d'une centaine d'adaptations au total dont plus d'une vingtaine pour Les Misérables, suivi de près par Notre-Dame de Paris. L'universalité d'Hugo s'y manifeste de façon éclatante car les cinémas les plus divers se sont emparés de son œuvre : américain (1915, Don Caesar de Bazan, tiré de Ruy Blas) ; anglais, indien (Badshah Dampati, en 1953, adaptation de Notre-Dame de Paris) ; japonais (en 1950 Re Mizeraburu : Kami To Akuma : adaptation dans un cadre japonais, sous l'ère Meiji) ; égyptien (ex :1978, Al Bo'asa adaptation des Misérables) ; italien (1966, L'Uomo che ride, adaptation de L'Homme qui rit), etc.
On y ajoutera les films inspirés de la vie de Victor Hugo, L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut étant l'un des plus connus.

Télévision [modifier]
Un nombre très important d'adaptations, plus ou moins fidèles. En France, on retiendra le succès considérable des Misérables de Robert Hossein (1985) avec Lino Ventura, Jean Carmet et Michel Bouquet.

Opéra [modifier]
Lucrezia Borgia, de Gaetano Donizetti, 1833, d'après Lucrèce Borgia.
Il Giuramento, Saverio Mercadante, 1837, d’après Angelo, tyran de Padoue.
Ernani de Verdi, 1844, tiré de la pièce Hernani.
Rigoletto de Verdi, 1851, d'après la pièce Le Roi s'amuse.
De façon générale, Victor Hugo n'est guère friand de telles adaptations qui lui auraient inspiré cette cruelle injonction : « Défense de déposer de la musique au pied de mes vers ! » [22]
Néanmoins, son ami Franz Liszt compose plusieurs pièces symphoniques inspirées de ses poèmes : Ce qu’on entend sur la montagne, tiré des Feuilles d'automne, et Mazeppa, tiré des Orientales. Bien d'autres compositeurs s'affranchiront de l'interdit hugolien, de Bizet à Wagner en passant par Camille Saint-Saëns ou Fauré.

Comédies musicales [modifier]

Les Misérables à Broadway (Imperial Theater, New York, février 2003)
Les Misérables, (adaptation d'Alain Boublil et Claude-Michel Schönbergen) en 1980, est devenue l'une des plus célèbres comédies musicales : jouée dans 29 pays et près de 200 villes, traduite en 18 langues et vue par 42 millions de spectateurs au total !
Notre-Dame de Paris, 1999 (adaptation Luc Plamondon et Richard Cocciante).

Films d'animation [modifier]
Plusieurs succès, dont Le Bossu de Notre-Dame (1996) (The Hunchback of Notre Dame, par les studios Disney) ou Les Misérables (1979), film d'animation japonais.

L'œuvre [modifier]
Note : l'année indiquée entre parenthèses est la date de la première parution

Théâtre [modifier]
Cromwell (1827)
Hernani (1830)
Marion Delorme (1831)
Le Roi s'amuse (1832)
Lucrèce Borgia (1833)
Marie Tudor (1833)
Angelo, tyran de Padoue (1835)
Ruy Blas (1838)
Les Burgraves (1843)
Torquemada (1882)
Théâtre en liberté (1886)

Romans [modifier]

Luc-Olivier Merson (1846-1920), illustration pour Notre-Dame de Paris, 1881
Bug-Jargal (1826)
Han d'Islande (1823)
Le Dernier Jour d'un condamné (1829)
Notre-Dame de Paris (1831)
Claude Gueux (1834)
Les Misérables (1862)
Les Travailleurs de la mer (1866)
L'Homme qui rit (1869)
Quatrevingt-treize (1874)

Poésies [modifier]
Odes et poésies diverses (1822)
Nouvelles Odes (1824)
Odes et Ballades (1826)
Les Orientales (1829)
Les Feuilles d’automne (1831)
Les Chants du crépuscule (1835)
Les Voix intérieures (1837)
Les Rayons et les ombres (1840)
Les Châtiments (1853)
Les Contemplations (1856)
Première série de la Légende des Siècles (1859)
Les Chansons des rues et des bois (1865)
L'Année terrible (1872)
L'Art d'être grand-père (1877)
Nouvelle série de la Légende des Siècles (1877)
Religions et religion (1880)
Les Quatre Vents de l'esprit (1881)
Série complémentaire de la Légende des Siècles (1883)
La Fin de Satan (1886)
Toute la Lyre (1888)
Dieu (1891)
Nouvelle série de Toute la Lyre (1893)
Les Années funestes (1898)
Dernière Gerbe (1902)
Océan. Tas de pierres (1942)

Autres textes [modifier]
Étude sur Mirabeau (1834)
Littérature et philosophie mêlées (1834)
Le Rhin (1842)
Napoléon le Petit (pamphlet, 1852)
Lettres à Louis Bonaparte (1855)
William Shakespeare (1864)
Paris-Guide (1867)
Mes Fils (1874)
Actes et paroles - Avant l'exil (1875)
Actes et paroles - Pendant l'exil (1875)
Actes et paroles - Depuis l'exil (1876)
Histoire d'un crime - 1re partie (1877)
Histoire d'un crime - 2e partie (1878)
Le Pape (1878)
L'Âne (1880)
L'Archipel de la Manche (1883)
Œuvres posthumes
Choses vues - 1re série (1887)
Alpes et Pyrénées (1890)
France et Belgique (1892)
Correspondances - Tome I (1896)
Correspondances - Tome II (1898)
Choses vues - 2e série (1900)
Post-scriptum de ma vie (1901)
Mille Francs de récompense (1934)
Pierres (1951)
Mélancholia

À lire [modifier]

Bibliographie [modifier]
Pour une bibliographie exhaustive : Bibliothèque Nationale ainsi que Bibliographie du « Groupe Hugo », Université Paris 7

Œuvres complètes, éditions de référence [modifier]
Édition Hetzel – Quantin, dite « ne varietur », 1880-1892. Œuvres complètes de Victor Hugo. Édition définitive d’après les manuscrits originaux. – J. Hetzel et Cie ; A. Quantin, 1880-1889. – 48 vol. in-8°. I. Poésie (16 vol.) – II. Philosophie (2 vol.) – III. Histoire (3 vol.) – IV. Voyages (2 vol.) – V. Drame (5 vol.) – VI. Roman (14 vol.) – VII. Actes et paroles (4 vol.) – VIII Œuvres diverses (2 vol.)
1904-1952 : Éditions Ollendorff et Albin Michel, dite « de l’Imprimerie nationale » Œuvres complètes de Victor Hugo – P. Ollendorff ; Albin Michel ; Imprimerie Nationale, 1902-1952. – 45 vol. – Portraits, planches en noir et en couleurs, fig. fac-similés, couvertures imprimées. Éditeurs intellectuels successifs : Paul Meurice (1904-1905), Gustave Simon (1905-1928) et Cécile Daubray (1933-1952). Edition critique, avec pour la première fois la Correspondance de Victor Hugo ainsi que de nombreux textes inédits.
1967-1970 : Édition chronologique Massin, au Club Français du livre Œuvres complètes de Victor Hugo : édition chronologique publiée sous la direction de J. Massin. Club Français du Livre, 1967-1970. – 18 vol.
Collection « Bouquins » aux éditions Robert Laffont. Textes proches de l’édition Massin, et revus pour le centenaire de la mort de Hugo. Œuvres complètes de Victor Hugo dirigée par Jacques Seebacher et Guy Rosa ; en collaboration avec le Groupe Inter-universitaire de travail sur Victor Hugo-Paris VII. R. Laffont, 1985 – 18 volumes.

Sur l'homme [modifier]
Alain Decaux, Victor Hugo, Perrin, 2001.
Juliette Drouet, Mille et une lettres d'amour à Victor Hugo, choisies, préfacées et annotées par Paul Souchon, Gallimard, coll. « L'Imaginaire » (Gallimard, 1951).
Jean-François Kahn, Victor Hugo, un révolutionnaire, Fayard, 2001.
Jean-Marc Hovasse, Victor Hugo I, Avant l'exil : 1802-1851, Fayard, 2001.
Paul Lafargue, la Légende de Victor Hugo, Mille et une nuits, (texte original : La Légende de Victor Hugo de 1817 à 1873, parue dans la Revue socialiste, 1891). Pamphlet virulent, écrit par un ancien communard, et à contre-courant, accusant l'écrivain de n'être qu'un bourgeois opportuniste.
Frédéric Lenormand, Les Fous de Guernesey ou les amateurs de littérature, Robert-Laffont, 1991. Sur l'exil à Saint-Pierre-Port.
Jérôme Picon et Isabel Violante, Victor Hugo contre la peine de mort, avant-propos de Robert Badinter, Paris, 2001, éditions Textuel.
André Maurois, Olympio ou la Vie de Victor Hugo, Hachette, 1985.
Frank Wilhelm, Victor Hugo et l'Idée des États-Unis d'Europe, Luxembourg, éd. par les Amis de la Maison de Victor Hugo à Vianden, 2000.

Sur le dessinateur [modifier]
Max-Pol Fouchet, Victor Hugo, imagier de l'ombre : avec trente-trois dessins, Actes Sud, Arles, 1985.

Hommages [modifier]
Avenue Victor-Hugo (Paris et de nombreuses villes de France)
Statues de Victor Hugo à Paris, Guernesey entre autres.
La station de métro Victor Hugo (Paris)
Transfert de ses cendres au Panthéon
Plusieurs chanteurs ont repris des poèmes de Victor Hugo. Citons :
Georges Brassens (Gastibelza, La Légende de la Nonne...)
Julos Beaucarne (Je ne songeais pas à Rose...)
Colette Magny, Les Tuileries, Chanson en canot.

Notes [modifier]
Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, 1863. La phrase aurait été notée dans un cahier d'écolier.
Victor Hugo / Juliette Drouet, 50 ans de lettres d’amour 1833-1883 : Lettres de l'anniversaire, présentation de Gérard Pouchain, préface de Marie Hugo, Collection « Écrits », 2005. Voir aussi Exposition de la BNF, manuscrit d'Hugo ainsi légendé : La date anniversaire du 16 février, sera désormais fêtée chaque année par un message de Victor Hugo dans le petit livre rouge de Juliette, baptisé le « Livre de l'Anniversaire ».
Les Contemplations, Livre V - En marche, « Écrit en 1846 ».
Actes et paroles - Pendant l'exil, 1859, I. « L'amnistie. »
Les Châtiments, « Ultima verba »
« Le 2 août 1883, Victor Hugo avait remis à Auguste Vacquerie, dans une enveloppe non fermée les lignes testamentaires suivantes, qui constituaient ses dernières volontés pour le lendemain de sa mort : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu. » Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1885, I. «Mort de Victor Hugo», Extrait du Rappel.
Détail de la cérémonie des funérailles sur la page Wikipédia du Panthéon de Paris : « La cérémonie ».
. Odes et Ballades, Livre deuxième, « L’histoire »
Les Contemplations, Préface.
La Légende des Siècles, Préface.
Actes et paroles - Pendant l'exil, III. « Déclaration à propos de l'Empire ».
Actes et paroles - Depuis l'exil, Deuxième partie : de l'expulsion de Belgique à l'entrée au sénat, Paris, XVI. « La libération du territoire. »
Actes et paroles - Depuis l'exil, Bruxelles, IV. « À MM Meurice et Vacquerie. »
[pdf]Note du 21 mai 1871citée par Annette Rosa dans Victor Hugo, l'éclat d'un siècle, Editions Messidor, 1985 .
Œuvres complètes de Victor Hugo, Actes et paroles - Avant l'exil 1841-1851, Chambre des Pairs (1845-1848), « II. Consolidation et défense du littoral. »
Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1879, II. « Discours sur l'Afrique ».
Toute la lyre - nouvelle série, LXVIII, « Collabore avec Dieu ».
Actes et paroles - Pendant l'exil, 1859, II. « John Brown ».
Mauriac répond à une enquête de la revue « Liberté de l'esprit» à l'occasion du cent-cinquantenaire de la naissance d'Hugo. Adpf, « Hugo et ses contemporains ».
Baudelaire, Curiosités esthétiques (1868) - IX. Salon de 1859. « Lettres à M. le Directeur de la revue française VIII. »
[pdf] Filmographie sélective sur le site de la BNF.
« On n'a jamais trouvé la fameuse formule que l'on prête à Hugo: "Défense de déposer de la musique au pied de mes vers". Il n'était sans doute pas si hostile que cela à la mise en musique de ses textes comme en témoigne La Esmeralda de Louise Bertin.» Arnaud Laster, Groupe Hugo, séance du 25 janvier 1997